lundi 23 janvier 2017

Interview de Caroline Piochon

Voici l'interview de l'illustratrice Caroline Piochon. Caroline a illustré "Dormir ? Quelle drôle d'idée", le récit écrit par Véronique Massenot.


Comment êtes vous devenue illustratrice ?
C'est petit à petit, parallèlement à mon métier principal d'animatrice 2d et designer de personnages que j'ai commencé dans l'illustration. J'ai toujours adoré peindre et manipuler les couleurs, alors après une longue période à animer des personnages en studio, j'ai été ravie de me lancer quand un éditeur m'a proposé d'illustrer une série jeunesse. J'aime alterner les projets en solitaire et les projets en studio, c'est pour moi une façon très stimulante d'avancer et progresser dans mon métier.

As tu publié d'autres albums ?
Mon premier livre était un album chez Grasset quand j'étais encore à l'école et très débutante mais ça était l'occasion pour moi de me jeter dans le bain de l'illustration. Plus tard, j'ai illustré une série de sept romans jeunesse chez Flammarion ,dans la collection Castor Poche : "Jade et le Royaume Magique". J'ai également illustré quelques petites histoires pour des éditions de manuels scolaire ("Bonnes Nouvelles et Histoires de cartables"), ainsi que plusieurs articles de presse jeunesse (Julie magazine). Depuis trois ans, j'illustre une nouvelle série jeunesse chez Auzou: "Les écoles du Bout du Monde", dont je viens de terminer le sixième tome.

Dessinez vous exclusivement pour les livres à destination de la jeunesse ?
Jusqu'à maintenant, oui. J'ai illustré l'année dernière un article des droits de l'homme pour un livre collectif dirigé par Gérald Guerlais, aux éditions du Chêne: "Rien à déclarer? Si, les Droits de l'Homme! " qui s'adresse à un public plus large que la jeunesse. J'ai beaucoup aimé l'expérience, c'était un exercice différent qui m'a permis de revisiter ma façon d'illustrer . J'espère continuer d'explorer d'autres terrains plus adulte.

Comment avez vous connu les Petits Livres d'Or ?
En fait, j'ai d'abord connu les Grands livres d'Or (Big Golden Book) quand j'étais toute petite. Par un heureux hasard et un grand mystère, nous avions chez moi un rare exemplaire américain du Big Golden Book de Cinderella, édition originale illustré par Retta Scott Miller, qui est aujourd'hui très recherché sur ebay. Ce livre nous fascinait, ma soeur et moi, avec ses dorures, son style Disney mais pas tout à fait, et la citrouille en pop-up quand on soulevait la couverture... Nous l'avons tellement regardé, décalqué, recopié que nous l'avons malheureusement un peu endommagé, mais je l'ai toujours gardé près de moi. Je suis tombée un peu plus tard sur certain Little Golden Book comme celui de Peter Pan ou la Belle et le Clochard, où je retrouvais le même style d'illustration, cette interprétation artistique pas forcément fidèle aux films mais avec plus de charme, et aussi ce soin de la décoration des pages. Par la suite, j'ai  commencé à les collectionner, et les rechercher chez les bouquinistes. C'est devenu également la passion de mon mari, notre intérêt s'est ouvert à de plus en plus d'illustrateurs à qui nous rendons hommage sur notre page facebook "Le grenier de la toile" et où nous faisons part de nos trouvailles.

En quoi la collection des Petits Livres d'Or est elle singulière à vos yeux?
Dans son ensemble, la collection regroupe des illustrations qui sont toujours d'une grande qualité artistique. Même si le style varie d'un livre à l'autre selon l'artiste, on y retrouve toujours cette même exigence de lisibilité, de composition dans les formes et les couleurs épurées, d'une simplicité trompeuse. L' influence de l'animation qui se diffuse d'une image à l'autre lui donne une place à part dans les livres pour enfant et un charme particulier.
Ensuite, je dirais que cette collection a permis de dévoiler au grand public de nombreux artistes dont l'extraordinaire talent serait resté discrètement caché au sein des studios, et c'est formidable qu'elle continue encore aujourd'hui d'offrir ce champ de créativité aux artistes issus de l'animation.

Quel est votre petit livre d'or préféré ?
Evidemment, le premier que je citerais est "Cinderella" illustré par Retta Scott Miller, qui est sûrement le livre qui m'a donné la passion du dessin. L'univers de ces illustrations continuera longtemps de m'influencer, le livre n'est jamais très loin sur mon bureau. Il y a aussi le "Once upon a winter time" illustré par Tom Oreb, tout ceux illustrés par le couple Provensen et Mary Blair enfin avec "I can fly".

Quelles sont vos sources d'inspiration ?
Je me replonge inlassablement dans le travail des artistes Disney de la première période, les animateurs autant que les designers et autres artistes du développement  comme Eyvind Earle ou Mary Blair.
Je suis forcément une grande adepte des Art books des films Disney , Pixar, Laïka et autre  qui regorgent de pépites. Sans oublier les artistes japonais des films Ghiblis.
Il y a également de nombreux artistes, illustrateurs, peintres comme Tadahiro Uesugi, Jiri Trnka, 
Youri Norstein, Nika Goltz, Beuville, Sempé, Searle, Sasek, Quentin Blake ...c'est très large et très varié.

Quels outils utilisez vous pour réaliser les illustrations de vos albums ?
J'utilise un outillage numérique principalement pour la mise en couleur, même si je dessine toujours mes premières recherches sur papier. Je ne dispose pas assez d'espace pour pouvoir illustrer dans des techniques traditionnelles (gouache, aquarelle, crayons couleurs, pastels) mais je préfèrerais vraiment pouvoir illustrer de cette façon plus souvent.

Quand dessinez vous? Avez vous un "rituel de fabrication"? des horaires ou un processus particulier ?
Quand je commence une travail d'illustration, j'ai besoin d'afficher autour de moi tout un tas d'images, de livres, de photos références, pour m'"immerger", à ce moment là mon bureau ressemble à une petite capsule remplie de bazar ! Ensuite je dois dessiner sur papier quelques jours en laissant les idées s'infuser doucement, puis je choisis une page particulière et je cherche sur ordinateur une ambiance colorée, un style global, pour choisir une direction motivante. Après ça, je me lance, et je ne dois plus être interrompue pendant plusieurs jours, si bien que je peux travailler très très tard dans la nuit sans voir le temps passer!

Qu'éprouvez vous lors de la sortie d'un album ?
Cela dépend en fait du plaisir que j'ai eu à le faire. Si ça s'est bien passé, je suis assez excitée de voir l'objet fini. Mais de toutes façons, c'est dans ma nature: il y a toujours quelques  regrets, des images qu'à posteriori, j'aurais peut être dû faire autrement etc... ça me demande un peu de temps et d'indulgence envers moi-même avant d'éprouver de la satisfaction devant le livre en librairie. 

Quels conseils donneriez vous aux dessinateurs en herbe souhaitant devenir illustrateur ?

Je leur dirais de ne pas avoir peur de se lancer, d'expérimenter et de chercher avant tout à se faire plaisir en étant sincère. Comme a dit Matisse: "la créativité demande du courage", alors il faut de toute façon se tromper, rater, recommencer, ne pas avoir peur des critiques pour avancer, car au bout du compte c'est un parcours personnel très gratifiant !

Vous pouvez commander cet album chez votre libraire préféré ou ici 



Interview : Maël Gourmelen

Maël Gourmelen a illustré le récit de Emilie Chazerand : "Quel Morfal ce Gwendal"
Voici sont interview "Petit Livre d'Or".


Comment êtes vous devenu(e) illustrateur/illustratrice ?
Je viens tout juste de signer mon premier titre en tant qu'illustrateur, bien que j'ai été formé à ce métier il y a douze ans maintenant. Il se trouve qu'après avoir étudié le graphisme et l'illustration, j'ai eu la possibilité de bifurquer vers l'animation en 2005, ce qui me tenait à coeur depuis tout petit. Je travaille donc depuis près d'une dizaine d'années maintenant en tant qu'animateur 2D et designer de personnages entre Paris et Los Angeles pour des studios tels que Disney, Dreamworks, Laika ou plus récemment Universal. Aussi la conception et la fabrication des longs métrages d'animation pour le grand public ayant évolué vers quelque chose de profondément rébarbatif et ennuyant, j'ai décidé de me tourner vers mes propres projets d'animation, écrits, développés, et entièrement fabriqués à la main à mon domicile. A côté de cette activité, je tenais depuis un certain temps déjà à m'orienter vers l'illustration, médium pour lequel j'ai beaucoup de considération, mais c'est très difficile car le milieu est très saturé aujourd'hui. Le hasard ou la chance m'a permis de rencontrer en 2015 Gérald Guerlais qui dispose d'une bonne connaissance du milieu de l'édition et qui m'a peu à peu proposé de faire de l'illustration. En bref j'aime à peu près tout faire tant qu'il s'agit d'écrire, de développer des histoires et de communiquer par le dessin.

Avez-vous publié d’autres albums ?
Quel morfal ce Gwendal est le premier titre que j'ai illustré.

Dessinez vous exclusivement pour les livres à destination de la jeunesse ?
Je ne sais pas ! Je dessine mes images, concepts ou situations telles qu'elles me conviennent. Je pense aller naturellement vers un humour de situation mesuré et un certain cynisme parfois. Selon moi ces visuels peuvent tout autant s'adresser à un public jeune qu'adulte.

Comment avez vous connu les petits livres d’or ?
Il est possible que j'ai eu des petits livres d'or entre les mains pendant mon enfance, mais je ne m'en souviens plus. Quoi qu'il en soit j'ai vraiment pris connaissance de cette collection lors d'un voyage à San Francisco avec mon épouse, dans une librairie un peu vintage, peu de temps après avoir commencé à travailler dans des studios d'animation.

En quoi la collection des petits livres d’or est-elle singulière à vos yeux ?
Ces petits livres d'or se distinguent à mon sens par les maîtres mots suivants : Qualité, Noblesse et Authenticité artistique. Ces critères se faisant plus rares de nos jours, que ce soit dans l'édition ou même l'animation, je trouve que cette collection mérite une certaine attention.


Quel est votre petit livre d’or préféré ? (Possibilité d’en mentionner plusieurs)
Question difficile pour moi. Je ne connais pas suffisamment de titres de cette collection pour pouvoir en pointer un en particulier. Je me contenterai d'apprécier la ligne directrice générale attribuée à cette collection.

Quelles sont vos sources d’inspirations ?
Il n'y a souvent pas à aller chercher très loin, beaucoup de choses autour de moi m'inspirent, les gens, la ville, les animaux, des situations, le cinema aussi. Je peux trouver de l'inspiration partout.
Ma culture artistique et visuelle trouve sa source en grande partie dans les films et les courts métrages produits par les studios Disney des années 40 à la fin des années 60.
Pour citer quelques noms, Milt Kahl, Ward Kimball, Marc Davis, Walt Peregoy, Mary Blair. Indépendamment de Disney j'admire Miroslav Sasek ainsi que Alice et Martin Provensen.
Je cultive aussi une grande sensibilité et admiration pour le travail de Ronald Searle, Monsieur Jean-Jacques Sempé et Bien-sûr le binôme de génie, Roald Dahl et Quentin Blake.

Quels outils utilisez vous pour réaliser les illustrations d’un album ?
Je travaille avec des pinceaux, divers encres, gouaches, aquarelles, ainsi que divers types de papiers et tissus parfois pour faire du collage.
un outillage numérique, ordinateur et scanner me sont également nécessaire pour l'intégration de mes planches dans la maquette de l'album.

Quand dessinez vous ? Avez-vous un « rituel de fabrication », des horaires ou un processus particulier ?
Des horaires je ne sais pas, ça change tout le temps. Lorsqu'il s'agit de dessiner ou travailler pour moi même, j'ai toujours besoin d'un contexte, d'un cheminement et d'un développement pour chaque idée, ensemble qui selon moi doit pouvoir donner naissance à un projet qu'il s'agisse d'illustration ou bien d'animation. Lorsqu'il s'agit de contrats, il est très important pour moi d'être sélectif sur les commandes ou les rôles que l'on peut m'attribuer pour ne pas interrompre ma progression et mon épanouissement artistique.

Qu’éprouvez-vous lors de la sortie d’un album ?
Pour l'instant cela reste assez abstrait dans le sens où ce premier titre pour moi, sors tout juste !
Mais ce que je peux d'ores et déjà ressentir, c'est la satisfaction de pouvoir raconter visuellement un ouvrage avec des images qui me sont propres et qui existeront physiquement telles que je les ai conçues. Je souligne cet aspect propre à l'édition car dans le domaine de l'animation, quel que soit notre rôle, notre travail individuel au sein d'un produit collectif fini, n'apparaît que très rarement à l'écran. Dans le cas d'un ouvrage illustré, si l'on est satisfait de son travail, c'est forcément gratifiant !

Quels conseils donneriez vous au dessinateurs en herbe (on parle ici des enfants) souhaitant devenir illustrateur/illustratrice ?
Je pense que l'illustration est un domaine qui favorise l'expérimentation, alors "expérimentez", essayez des choses et faites le de manière décomplexée. Il est important de se faire plaisir, et ce plaisir peut se montrer fort contagieux auprès des lecteurs, alors à vos crayons et vos peintures !!


L'album est disponible chez votre libraire préféré ou ici et encore .





lundi 16 janvier 2017

Interview Véronique Massenot

Véronique Massenot quitte de temps à autre ses pinceaux pour écrire. Pour la collection des Petits Livres d'Or, Véronique a écrit "Dormir ? Quelle drôle d'idée !" une histoire ensuite illustrée par Caroline Piochon. Véronique Massenot répond aujourd'hui à l'interview des petits Livres d'OR.

Comment êtes vous devenue auteure ?
En écoutant la radio. Bouleversée par un reportage, j'ai écrit mon premier livre : un roman.

Comment avez vous connu les Petits Livres d’Or ?
 Petite, en les lisant !

Quel est votre petit livre d’or préféré ?
Sambo, sans aucun doute. Cette histoire m'amusait beaucoup : les illustrations de Gustaf Tenggren sont formidables !

En quoi la collection des petits livres d’or est-elle singulière à vos yeux ?
Par son histoire, sa longévité, sa popularité, le choix des illustrateurs (Feodor Stepanovich Rojankovsky, Richard Scarry, Mary Blair...) et, bien sûr, le petit côté précieux de la reliure.

Quelles sont vos sources d’inspirations ?
Cela dépend des livres. J'écris des textes assez variés : romans, carnet de voyage-reportage ou albums. Je m'inspire de ce qui m'entoure, de ma propre expérience - la vie quotidienne, les relations entre les gens, l'histoire, l'art, les voyages...  

Quand écrivez-vous ? Avez-vous un « rituel d’écriture », des horaires ou un processus particulier ?
J'écris quand mon idée a suffisamment mûri. (Pour les textes d'albums, l'écriture n'est pas la plus grande part du travail. Trouver une histoire efficace, intéressante, surprenante... Voilà ce qui est le plus long.) Et la réflexion ne demande pas de rituel : je réfléchis en faisant des tas de choses - en dessinant ou en courant, par exemple.   

Qu’éprouvez-vous lors de la sortie d’un album ?
C'est toujours un petit événement ! Et, concernant celui-ci, je suis fière d'entrer dans cette jolie collection.

Quels conseils donneriez-vous aux auteurs souhaitant rejoindre la collection des Petits Livres d'Or ? 

Les lire tous !


vendredi 13 janvier 2017

Rencontre avec Charles Solomon

En décembre dernier, trois des illustrateurs des Petits Livres d’Or : Julien Bizat, Mäel Gourmelen et Gérald Guerlais ont eu le plaisir de retrouver  le Critique et historien du cinéma d’animation Charles Solomon pour un sympathique déjeuner au coeur de la capitale. Au menu, la passion de chacun pour les Petits livres d’Or et leur cousin américain : les Golden Books. 
Charles Solomon a d’ailleurs rédigé l' ouvrage : Disney Golden Books : L’Histoire des Petits Livres d’Or.Un belle occasion de réaliser combien les influences graphiques des deux collections, française et américaine se font singulièrement écho. Notamment en sollicitant des illustrateurs et illustratrices issus parfois des studios de dessins-animés. La singularité de la nouvelle collection française est néanmoins la suivante : Si en effet, des artistes sélectionnés sont parfois issus du monde du dessin-animé, ils ne viennent pas illustrer des récits inspirés de longs-métrages (ou des adaptations comme on peut souvent le voir avec des licences de Disney) mais bel et bien des histoires totalement originales. Ils sont souvent très inspirés par le travail de Alice et Martin Provensen, Milt Kahl, Al Dempster, Gustav Tenggrenn, Mel Crawford, Tom Oreb, Aurelius Battaglia, Claude Coats et Mary Blair qui ont tous signé un Golden Book, au moins une fois dans leur carrière, en amont de leur travail pour ces studios animés.
Intarrissable encyclopédie vivante des arts visuels, Charles Solomon a publié dans The New York TimesNewsweek (Japon), Los Angeles TimesInternational Herald TribuneVarietyTélérama, et a travaillé pour la National Public Radio. Il est l’auteur de 17 livres sur l’animation, dont Once Upon a Dream: From Perrault’s Sleeping Beauty to Disney’s Maleficent et Enchanted Drawings: The History of Animation, qui figura sur la liste des livres remarquables de l’année du New York Times et fut le premier livre sur le cinéma à être nommé au National Book Critics Circle Award. Solomon a reçu en 2008 le LA Press Club Award pour ses reportages à la radio et, en 2015, le June Foray Award décerné par l’association de promotion du film d’animation, ASIFA-Hollywood.


A l’issu de ce déjeuner, Charles Solomon a accepté d’être le parrain honorifique de l’association des Amis des Petits Livres d’Or.


jeudi 12 janvier 2017

Interview Julien Bizat.

Julien Bizat est l'illustrateur du Chanteur et la Baleine, écrit par sa femme Aurore Damant.

Comment êtes vous devenu(e) illustrateur/illustratrice ?
Je suis illustrateur depuis quelques années seulement. Avant ça, j'ai travaillé près de dix ans dans l'animation et tant qu'animateur 2D et designer de personnages. Ce que j'aimais avant tout c'était créer des personnages attachants et raconter leurs histoires, et ce peu importe le médium. J'aime aussi ne pas toujours faire la même chose, aujourd'hui je suis illustrateur; demain, je ne sais pas...

Avez-vous publié d’autres albums ?
J'ai publié trois albums aux Éditions de la Balle : Jamie a des Tentacules !, Jamie au parc Zoologique ! et Jamie au lac Chicawauka ! qui ont par la suite servi de base à Aurore (Damant) et moi pour créer la série animée Jamie a des Tentacules! pour France télévision.

Dessinez vous exclusivement pour les livres à destination de la jeunesse ?
Oui, je dessine principalement pour les livres et la presse à destination de la jeunesse, mais j'aime penser que mon travail s'adresse à toute la famille.

Comment avez vous connu les petits livres d’or ?
Je pense que j'ai connu les petits livres d'or quand j'étais petit sans m'en rendre compte. J'avais beaucoup de livres de Disney qui n'étaient pas des petits livres d'or mais qui utilisaient les illustrations de la version américaine des petits livres d'or (A Little Golden Book). Ce n'est que plus tard, en achetant les versions originales sur Ebay que j'ai finalement fait le rapprochement!
Il y avait également quelque petits livres d'argent ayant appartenu à mes parents qui trainaient dans la bibliothèque de mes grands-parents, et que je feuilletais pendant les vacances d'été.

En quoi la collection des petits livres d’or est-elle singulière à vos yeux ?
Cette collection est le parfait mariage entre l’expérimentation artistique et la démarche commerciale accessible à tous, entre le monde de l'animation et le monde de l'illustration; et c'est exactement comme ça que je me définis.

Quel est votre petit livre d’or préféré ? 
C'est très difficile de choisir! Parmi mes préférés, il y a Little boy with big horn d'Aurelius Battaglia et Once Upon a Wintertime de Tom Oreb, inspiré du court métrage éponyme de Disney. J'aime également le travail de Mel Crawford sur des séries comme Yogi Bear ou the Flintstones, les livres de Alice et Martin Provensen,
ou plus récemment le petit livre d'or de The Powerpuff Girls illustré par Craig McCracken et Lou Romano, ou celui de Dexter's Laboratory illustré par Gendy Tartakovsky et Scott Wills.

Quelles sont vos sources d’inspirations ?
Ma source d'inspiration principale reste l'animation et principalement les films et courts métrages des studios Disney réalisés dans les années 50/60.
Le travail de gens comme Ward Kimball, Walt Peregoy, Mary Blair ou Eyvind Earle est incroyable !
Mais je m'inspire également de l'architecture, la mode, les films fantastiques des années 80 pour leurs créatures attachantes, le travail de Jim Henson, les films de Spielberg, Kubrick et Hitchcock pour leurs sens de la narration visuelle, les films d'horreur de Sam Raimi (Evil dead, Drag Me To Hell) pour leur sens de la composition, le travail de M. Sasek et Quentin Blake en illustration et toute l’œuvre de Roald Dahl, bien sûr! 

Quels outils utilisez vous pour réaliser les illustrations d’un album ?
Je travaille de manière entièrement numérique avec mon ordinateur portable et ma Cintiq.

Quand dessinez vous ? Avez-vous un « rituel de fabrication », des horaires ou un processus particulier ?
Je peux dessiner à n'importe quel moment de la journée, sauf le matin! Jamais le matin! le matin je dors!
Dessiner est ma passion, mais je ne dessine jamais "juste pour le plaisir", car j'aime travailler dans le cadre d'une commande ou d'un projet et qu'il y ait des limites. C'est pourquoi il est très important pour moi de choisir avec soin les projets sur lesquels je travaille, afin que dessiner ne soit jamais une corvée et toujours un plaisir.

Qu’éprouvez-vous lors de la sortie d’un album ?
Énormément d'excitation ! c'est le moment ou l'album cesse d'être un concept abstrait et devient un vrai objet.
C'est aussi très stressant car durant la période de fabrication, on sait que l'on peut revenir à notre guise sur les illustrations jusqu'à en être satisfait, mais que une fois l'album sorti, c'est terminé et que l'on va devoir vivre avec tous ces petits défauts que l'on voudrait corriger mais qu'on ne peut pas!

Quels conseils donneriez vous au dessinateurs en herbe souhaitant devenir illustrateur/illustratrice ?

Je pense que le conseil principal serait de dire "dessinez ce que vous avez envie de voir", ne jamais dessiner ce que vous pensez que les autres attendent de vous sinon votre travail sera fade. Si ce que vous faites vous plait et que vous avez du plaisir à le faire...ça plaira forcément!



lundi 9 janvier 2017

Interview d'Aurore Damant

Aurore Damant est connue pour avoir créé les personnages de nombreuses séries animées pour la télévision. Elle mène également une carrière d'illustratrice pour la presse jeunesse et l'édition. Pour les petits livres d'Or, elle a vissé sa casquette d'auteure avec un grand A. Et c'est son mari: l'illustrateur Julien Bizat qui a illustré son titre : Le Chanteur et la Baleine. Rencontre.

Comment êtes vous devenu(e) auteur(e) ?

Avant d'être auteur jeunesse, je suis avant tout illustratrice. "Le Chanteur et la Baleine" est le 6ème livre que j'ai écrit, c'est ma 4ème collaboration avec mon mari, qui a fait les illustrations. Je deviens auteur lorsque j'ai quelque chose à raconter, et lorsque l'on m'en offre l'opportunité. C'est un métier que je souhaite développer dans l'avenir.

Comment avez vous connu les Petits Livres d’Or ?

Je connais la collection depuis que je suis toute petite, notamment les albums illustrés par Alice et Martin Provensen, et ceux de Pierre Probst. Je les ai redécouvert bien des années plus tard grâce aux albums illustrés par Mary Blair, mon artiste préférée. Depuis je traque les anciennes éditions sur Ebay et dans les bouquinistes, en espérant tomber sur des pépites (ce qui arrive parfois) !

Quel est votre petit livre d’or préféré ?

"I Can Fly", "The Little Red Hen", "Little Boy With A Big Horn", "Funny Bunny", "Once Upon A Winter Time".

En quoi la collection des petits livres d’or est-elle singulière à vos yeux ?

C'est la 1ère collection de livres de grande qualité accessibles au grand publique. Les histoires sont simples mais efficaces, toujours chaleureuses et gaies, avec un message positif (c'était la ligne éditoriale définie dès le départ). Les illustrations sont souvent des œuvres d'art, il y avait une vraie volonté d'offrir au public des ouvrages de qualité à un prix très abordable. Je trouve cette démarche formidable.

Quelles sont vos sources d’inspirations ?

En ce qui concerne les histoires, les romans de Roald Dahl sont ma principale source d'inspiration, mais également les classiques de la littérature jeunesse comme Peter Pan, Winnie The Pooh, Les Moomins, Oliver Twist... Je m'inspire également beaucoup des films d'animations comme les vieux Disney, les films de Tim Burton et Henry Selick, et les classiques en prise de vue réelle des années 80-90 comme E.T., Retour vers le Futur, Gremlins, Indiana Jones...

Quand écrivez-vous ? Avez-vous un « rituel d’écriture », des horaires ou un processus particulier ?

Étant donné que je suis principalement illustratrice, j'écris très occasionnellement. Quand cela arrive, c'est toujours un moment de grande joie mais aussi de stress intense car je ne suis pas aussi familière avec ce métier que mon métier d'illustratrice. En général j'imagine d'abord le texte dans ma tête, en faisant des tâches quotidiennes qui me permettent de laisser mon esprit vagabonder. Quand je suis prête à écrire, je me coupe du reste du monde et je ne dois pas être dérangée.

Qu’éprouvez-vous lors de la sortie d’un album ? 

J'éprouve surtout de l'émotion quand je reçois mes exemplaires d'auteur à la maison, et que je découvre le livre pour la 1ère fois. Puis quand je tombe dessus dans une librairie, il y a une vraie excitation. Encore plus si je croise quelqu'un qui le feuillette! Je ne dis rien, je trouve ça très drôle que la personne ignore que l'auteur du livre se trouve juste à côté.

Quels conseils donneriez vous au auteurs souhaitant rejoindre la collection des Petits Livres d’Or ?


Écrire sur un sujet qui nous touche et qui nous parle, avant même de parler au lecteur. Garder l'histoire courte, simple et atemporelle, avec un message positif mais pas mielleux. Une touche d'humour est toujours la bienvenue ! Essayer de s'inscrire dans l'ancienne collection tout en apportant de la modernité dans les thème abordés et le style utilisé.

le petit livre d'or de Aurore Damant et Julien Bizat est disponible chez votre libraire préféré ainsi que sur les sites amazon et fnac.

jeudi 5 janvier 2017

Interview : Emilie Chazerand

La sémillante Emilie Chazerand (Jean-Jean à l'envers, La petite sirène à l'huile, Un frère en Bocal, l'Horrible madame Mémé) est l'auteure du petit livre d'or "Quel Morphal ce Gwendal" , illustré par Maël Gourmelen. Elle répond aujourd'hui à l'interview "Petit Livre d'Or" !

Comment êtes vous devenu(e) auteur(e) ?

En ayant surtout été lectrice, et consommatrice excessive, de livres en tous genres. Et puis, en étant parfois insatisfaite du manque de fantaisie, de folie, de certains albums jeunesse, j'ai eu envie de poser sur papier les histoires  un peu dingues que j'inventais pour les enfants de mon entourage. Je crois que c'était un rêve de petite fille, aussi : enfant, j'avais un rapport très passionné, très intime à l'objet littéraire. La voix de ma grand-mère en train de me lire ses vieux livres usés, ses grandes mains tannées qui tournent les pages, doucement, tout ça restera à jamais ma Madeleine de Proust personnelle. 

Comment avez vous connu les Petits Livres d’Or ?

Par elle, justement. Ma grand-mère est née en 1932 et c'est une femme très terrienne, pragmatique, qui se fiche un peu de tout ce qui est artistique en dehors de Sacha Distel... Mais elle avait certains Petits Livres d'Or. C'était déjà rétro, un peu vintage, pour ma génération, mais je les adorais.  

Quel est votre petit livre d’or préféré ? 

Très certainement "le joyeux Noël des animaux" de Scary et Jackson, et "le petit homme de pain d'épices" des Myers. Un coup d'oeil sur leurs couvertures me fait instantanément revenir aux meilleurs moments de ma vie de petite fille. Étant très amoureuse de Noël (au point de prénommer mon fils ainsi), ces deux titres ont été mes "doudous". 

En quoi la collection des petits livres d’or est-elle singulière à vos yeux ?

Elle est dense, diversifiée, riche et accessible, financièrement parlant, très populaire, de fait. J'imagine qu'elle a permis à des tas d'enfants d'accéder plus facilement à la lecture et je crois que c'est une des missions essentielles du livre : ouvrir une porte sur d'autres mondes, repousser les limites du possible et faire oublier, le temps de quelques pages, une réalité parfois décevante ou, en tout cas, peu enthousiasmante.

Quelles sont vos sources d’inspirations ?

Tout. N'importe quoi. N'importe qui. Les gens sont si complexes, drôles et déjantés dans leurs comportements, leurs paradoxes, qu'il suffit bien souvent de les observer. De s'observer, aussi. Et d'aller au bout de nos idées saugrenues. 

Quand écrivez-vous ? Avez-vous un « rituel d’écriture », des horaires ou un processus particulier ?

Pas du tout. L'envie d'écrire me prend comme un besoin d'éternuer. Il faut qu'une idée m'obsède suffisamment pour m'extirper de ma routine de maman (et de ma paresse) et me contraigne à la sortir. Une fois que c'est fait, je peux passer à autre chose. Je n'ai aucun rituel, pas la moindre habitude. Je peux griffonner des notes sur les cahiers de coloriage de ma fille (qui déteste évidemment ça) ou taper directement sur mon ordinateur. J'ai des tas de débuts d'histoires, des textes en sommeil, qui attendent que je les améliore ou les assume. Je guette le petit frisson que je ressens lorsque ça y est, je tiens le bon truc. Le bon thème, les rebondissements adéquats, la chute qui fait mouche. C'est mon sésame.

Qu’éprouvez-vous lors de la sortie d’un album ?

Une joie de petite fille un matin de Noël, évidemment ! Les yeux qui brillent, le coeur bondissant, tout ça tout ça ! Je suis toujours extrêmement fière et émue quand je tiens l'objet tant désiré, et travaillé, entre les mains. Je le montre à ma fille, qui s'en fiche royalement, et je le regarde dans les moindres détails. Comme quand on découvre son bébé pour la première fois, en fait.


Quels conseils donneriez vous au auteurs souhaitant rejoindre la collection des Petits Livres d’Or ?

Je leur dirai déjà qu'ils ont bien raison d'en avoir envie parce que Gérald Guerlais est un interlocuteur merveilleux, qui sait comprendre, galvaniser, guider, valoriser et extraire le meilleur de vous comme personne ne l'a sûrement fait, nulle part ailleurs, jamais. 

Et puis je conseillerai simplement de se poser une seule petite question:  "quelle histoire ai-je envie de lire aujourd'hui ?" Et ensuite de l'écrire. Parce que si ça nous plait et nous surprend nous-même, j'aime à penser que ça plaira et surprendra le lecteur. Le tout est de le faire avec sincérité. 



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